J’ai eu cette conversation avec Axel la semaine dernière.
Sur le moment, j’étais simplement d’accord avec lui. C’est plus tard que je me suis rendu compte de l’importance de ce qu’il m’expliquait.
Je te remets un peu dans le contexte.
Je voyage avec des potes (des amis, les frérots) depuis 6 mois. On voyage et on travaille en ligne. Après 2 mois en Indonésie, puis 2 mois en Thaïlande, on s’est maintenant posés à plus long terme dans les Philippines, sur une île qui s’appelle Siargao. Cette île, c’est une dinguerie, mais on en reparlera une autre fois.
On a rencontré Axel ici, au coworking. On est rapidement devenus assez proches, et j’espère qu’on va le rester.
La semaine dernière, on discutait tous les deux autour d’une bière, notamment du style de vie qu’on menait : voyager, travailler en ligne, avoir la liberté de vivre là où on le souhaite.
Je me demandais pourquoi ce style de vie fait peur à beaucoup de gens.
Beaucoup de gens ne savent pas que c’est possible. Mais parmi ceux qui savent que ça l’est, une grande partie n’essaient pas.
Pourquoi ?
Quand j’en parle avec eux, ils me disent : « waouh, c’est fou », « c’est dingue de pouvoir faire ça ».
Mais quand je leur demande : « Pourquoi tu ne le fais pas ? », ils me disent : « Non, je ne sais pas, je ne suis pas sûr que ce soit pour moi. J’ai mon appart, j’ai mon taf, j’ai mes collègues. J’ai construit tout ça. »
Cette pensée se résume en trois mots : « l’illusion du confort ».
Toutes ces habitudes que tu as créées, cet environnement auquel tu t’es habitué, cette routine que ton cerveau adore : c’est cet environnement que j’appelle (qu’Axel appelle) « les meubles ».
Je ne dis pas que j’ai raison, et encore moins que c’est facile, c’est simplement mon point de vue que je vais t’expliquer.
Toutes ces habitudes que tu as développées, cet entourage, cet environnement que tu n’as pas envie de quitter, est-ce qu’il est vraiment confortable ? Bien sûr ! Alors, pourquoi le quitter ?
Pour découvrir.
Partir, dans d’autres pays, voir d’autres lieux, rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouvelles manières de vivre. Toutes ces choses qui, sur la carte postale et sur Instagram, te font rêver, mais pour lesquelles, dès que tu réfléchis à franchir le pas, ton cerveau te dit : « STOP ! Qu’est-ce que tu fais ? Je suis très bien là où je suis ! ». Cette petite voix qui, dès que tu as une idée un peu folle, trouve douze raisons de ne pas le faire.
« Et mes potes ? »
Il y a Messenger, WhatsApp, Instagram, Snapchat, et j’en passe. Admettons qu’aujourd’hui, tu les vois une heure par semaine – et c’est déjà beaucoup. Maintenant, imagine que pendant cette heure, vous discutiez de voyage, des découvertes, de ce que vous apprenez, de vos questionnements, etc. Est-ce que la discussion ne serait pas plus intéressante ?
« Et mon appart ? »
T’inquiète, il sera là quand tu reviendras, ou alors, ce sera un autre, mieux.
« Et mon job ? »
T’inquiète, tu es en bon contact avec tes collègues, ils vont juste te dire : « Génial ! Envoie un message quand tu reviens ! »
« Non, mais le télétravail, ce n’est pas pour moi, j’ai besoin de voir mes collègues. »
Faux. Tu as besoin de voir des gens, tu as besoin d’une vie sociale. La société nous a juste formatés à ce que cette vie sociale soit au travail.
C’est quand même super pratique (pour la boîte plus que pour toi), tu travailles avec eux la journée, tu les vois en afterwork le soir, tu as le sentiment d’être pote avec tes collègues… on en reparlera le jour où c’est leur place ou la tienne.
« Non, mais je n’aime pas être seul(e) chez moi en télétravail. »
T’inquiète, moi non plus. C’est pour ça qu’il y a des coworks, où tu rencontres plein de monde, tu discutes avec des gens intéressants, tu apprends des choses sur des sujets dont tu n’avais aucune idée.
J’ai plein d’autres exemples en tête, mais je pense que tu as compris.
C’est tout ça que j’appelle les meubles. Cet environnement, dont tu as l’habitude, et qui te pousse à réfléchir, hésiter, puis renoncer, dès que tu as une idée un peu folle.
Le principe d’un meuble, c’est qu’il ne bouge pas. Alors ne t’inquiète pas trop, il sera toujours là quand tu reviendras.
Est-ce que c’est facile ? Non, évidemment.
Ton cerveau est câblé pour le confort.
N’importe quelle décision que tu prends, c’est soit pour être dans le confort, soit pour éviter l’inconfort.
Alors il faut tuer cette petite voix qui te dit : « Euh, attends, laisse-moi bien réfléchir… C’est bon, j’ai réfléchi, ne le fais pas ! »
C’est pas facile, mais c’est simple, et tu n’es pas prêt(e) pour tout ce que tu vas trouver derrière chaque porte marquée ‘Attention, inconfort potentiel’.
Et si tu habitues ton cerveau à changer d’environnement, découvrir et s’adapter quand tu es jeunes, imagines la facilité avec laquelle tu pourras le faire plus tard !
Maintenant, prends ton portable, note un truc de fou que tu voudrais faire. Si il n’y a pas trois étapes qui te font peur ou qui sont incertaines, c’est que ce n’est pas assez fou.
C’est bon ? Tu as trouvé ?
Parfait, alors lâche les meubles.